ATHLÉTIQUES

Première équipe de baseball de Québec à jouer dans le stade municipal, construit en 1938. C’est justement au stade municipal, contre les Athlétiques et Stan Labrie, que Guillaume joue son match si important devant ses supporteurs et devant les spectateurs des Athlétiques. C’est grâce à ce match contre les Athlétiques que Guillaume sera repêché par la Ligue de baseball américaine.

BASSE-VILLE ET HAUTE-VILLE

Le centre-ville de Québec étant divisé par un cap, une division naturelle s’est créée entre la Basse-Ville et la Haute-Ville. De par sa nature économique, la Basse-Ville accueille principalement des ouvriers qui travaillent dans les manufactures situées au bas de la côte, alors que la Haute-Ville accueille de grandes entreprises et des édifices gouvernementaux, faisant en sorte que ceux qui y habitent sont souvent beaucoup plus fortunés.

DRAPEAU

Afin de démontrer leur support à l’Empire britannique, les habitants du quartier Saint-Sauveur décorent les maisons de l’Union Jack, le drapeau britannique, pour célébrer la venue du Roi George VI et de sa femme, la Reine Elizabeth, au printemps 1939.

En refusant de décorer sa maison du drapeau britannique, Théophile refuse surtout de soutenir et d’accueillir les Anglais qu’il considère toujours comme les envahisseurs.

À cette époque, le Canada vient tout juste de déclarer son indépendance de la couronne britannique, il n’a donc plus aucun symbole pour s’identifier. En effet, ce n’est qu’en 1948 que le Québec, alors sous Duplessis, se dote de son propre drapeau et en 1965 que le Canada adopte son drapeau officiel. Entre 1921 et 1957, le premier drapeau canadien non officiel, créé pendant la guerre, est plutôt constitué du drapeau royal accompagné des armoiries royales canadiennes.

EMPIRE BRITANNIQUE

Jusqu’en 1931, les pouvoirs du Canada sont encore beaucoup assujettis à l’Angleterre. C’est à la suite du statut de Westminster, en 1931, que le Canada reprend le contrôle de sa propre politique étrangère. Cette nouvelle autodétermination dont jouit maintenant le Canada aura une grande influence sur son implication lors de la Deuxième Guerre mondiale: le Canada n’est maintenant plus dans l’obligation de supporter l’Angleterre en temps de guerre. À l’aube du déclenchement de la Seconde Guerre, la visite du Roi George VI, en 1939, est la première visite d’un monarque à Québec.

GRANDE GUERRE

Dès la fin du XIXe siècle, l’Europe est divisée en deux grandes alliances militaires. La tension politique est à son comble lorsque l’Empire austro-hongrois s’allie à l’Allemagne et à l’Italie. La France, se retrouvant isolée, s’allie dès lors à la Russie et ensuite à l’Angleterre pour démontrer un rapport de force. Le 28 juillet 1914, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie, après l’assassinat de François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche, le 28 juin 1914 par un serbe à Sarajevo. Le jeu d’alliance est misen place : l’Angleterre, alliée à la France et à la Russie, entre finalement en guerre le 4 août 1914, entraînant avec elle le Canada.

À l’époque, la guerre fait l’unanimité au Canada, l’enrôlement volontaire dépasse les attentes du gouvernement. Toutes les ressources du pays sont mobilisées, il faut même se tourner vers les États-Unis et carrément vers les citoyens canadiens pour obtenir de l’aide matérielle comme économique. L’économie, ralentie par le départ des ouvriers au champ de bataille, s’oriente maintenant vers l’industrie de la guerre. Au Québec, l’enrôlement est principalement motivé par le fait d’aller supporter la France, puisque les Anglais sont toujours considérés comme les principaux ennemis des Québécois, même s’ils font tous front commun contre les Allemands.

Toutefois, en 1917, l’enrôlement volontaire ne suffit plus à maintenir le nombre de soldats, le gouvernement de Borden décide donc de conscrire tous les jeunes hommes pour le service militaire. Le débat fait rage dans tout le pays et les divisions sont vives entre les anglophones qui supportent la conscription, et les francophones, représentés par Henri Bourassa, qui voient la conscription comme un moyen de fragiliser leur communauté. La Loi du Service Militaire l’emporte finalement et provoque de graves fractures à travers le pays.

HOMME / FEMME

C’est au début du XXe siècle que la société traditionnelle et religieuse du Québec voit naître quelques mouvements féministes. Ceux-ci revendiquent notamment le droit de vote des femmes, une meilleure accessibilité aux études ainsi qu’une équivalence des droits qui sont accordés aux hommes par le Code civil du Québec. Même si quelques femmes commencent à aller à l’université à partir de 1910, l’accès à l’éducation demeure très faible ou carrément limité aux écoles ménagères. Ainsi, le rôle traditionnel de la femme consiste à s’occuper de la famille et de la maison, alors que l’homme travaille.

MATRIARCAT

Dans le contexte québécois des années 30, la place de la femme est presque uniquement dans les foyers. Les familles du Québec sont donc menées par une génération de femmes qui subissent les pressions du clergé et sont témoins de l’arrivée de la pensée féministe. Dans les maisons, c’est grâce aux mères si tout est si bien tenu et si la communauté est aussi forte.

NATIONALISME CANADIEN-FRANÇAIS

Depuis la Conquête (1760) et jusqu’à la Révolution tranquille, le mouvement nationaliste québécois se veut une idéologie axée sur la survivance des Canadiens-Français, un contrepoids au risque d’assimilation que représentent les Canadiens-Anglais. La lutte des Canadiens-Français est constamment orientée contre les Anglais et l’Ontario. Dans les années 60, la volonté nationaliste se transformera en un réel désir d’indépendance politique du Québec au sein du Canada et de l’Empire britannique.

OPÉRA

L’histoire de l’art lyrique au Québec remonte à 1782, alors qu’on présente The Padlock, un opéra anglais. Vers 1853, on construit la première salle de spectacle à Québec appelé l’Académie Saint-Louis qui sera la proie des flammes en 1900. Le maire de l’époque, Simon-Napoléon Parent, propose de construire une nouvelle salle qui deviendra le Capitole de Québec. En 1903, on estime qu’un spectacle d’opéra est présenté un jour sur trois à Québec.

Au début du 20e siècle, Montréal devient une porte d’entrée vers l’Amérique du Nord pour les compagnies d’opéra européennes. Après la Première Guerre toutefois, les choses changent; les productions européennes peinant à traverser l’Atlantique, plusieurs artistes lyriques québécois, ainsi que de petites compagnies d’opéra, voient le jour. En 1932, le Palais Montcalm est inauguré dans la ville de Québec, et accueillera des artistes locaux ainsi que plusieurs tournées new-yorkaises, notamment celle de Paillasse (Pagliacci) de Leoncavallo.

Dans les quartiers ouvriers de Québec, les gens s’intéressent habituellement très peu aux spectacles qui se déroulent en Haute-Ville. La famille l’Heureux, inspiration des Plouffe, quant à elle, est très proche de la chanteuse Alys Robi qui commence à chanter en 1930, à l’âge de 7 ans. À l’image de David L’heureux, Ovide est également un grand amateur de musique et d’opéra et ses intérêts, réservés à une élite intellectuelle, le marginalisent dans son milieu

PROTESTANTISME VS CATHOLICISME

Tous deux liés à la grande religion chrétienne, le protestantisme et le catholicisme ont toujours été en grande rivalité. Le protes- tantisme est apparu au Moyen Âge, au moment de la Réforme menée par Martin Luther. Cette Réforme est caractérisée par une volonté d’un retour aux sources du christianisme, et aussi, par un besoin de considérer la religion et la vie sociale d’une autre façon. De manière générale, les protestants rejettent l’autorité du pape et considèrent la Bible comme autorité suprême.

La France étant catholique au moment de la colonisation, c’est le clergé catholique qui s’installera et développera la Nouvelle-France alors que l’Angleterre protestante, elle, s’installera aux États-Unis. De cette division naîtra la grande rivalité religieuse entre les deux pays.

C’est pourquoi le Curé Folbèche installe donc un règne de peur autour du pasteur Brown, qui représente un risque de mauvaise influence sur la paroisse. C’est pour cette même raison que Joséphine n’aime pas l’idée que Guillaume aille s’installer aux États-Unis : le risque qu’il se fasse influencer par les protestants est trop grand. Aussi, puisque le clergé est puissant et que les conséquences sociales de certains actes peuvent être grandes, Joséphine ira elle-même mentionner au curé qu’elle a laissé entrer un protestant chez elle, afin d’éviter les représailles.

RUELLE

Dans les quartiers ouvriers, les maisons sont bondées et les familles vivent dans la plus grande promiscuité. Les ruelles deviennent donc une extension des familles et surtout le lieu de rassemblement d’une grande communauté. Chacune des ruelles du quartier Saint-Sauveur porte son histoire et celles de toutes les familles qui les ont habitées. La solidarité y est forte, mais les rumeurs le sont tout autant : il est important de bien paraître dans le quartier.

SYNDICAT

C’est vers la fin du XIXe siècle que les syndicats, provenant des États-Unis, commencent à s’établir au Québec. Rassemblant plusieurs travailleurs québécois, ils permettent de négocier collectivement les conditions de travail. Le clergé, considérant que les valeurs qui sont véhiculées au sein de ces syndicats sont anticléricales et socialistes, crée dès lors des syndicats catholiques qui verront le jour dans plusieurs diocèses du Québec.

Dans la Basse-Ville de Québec, où les emplois sont précaires, les syndicats sont très importants pour protéger les droits des travailleurs. Dans toute la décennie qui suivra le krach boursier de 1929, le chômage sera très présent partout au Canada et les aides financières gouvernementales tarderont à se rendre dans les familles.

UNIVERSITÉ

L’Université Laval, fondée en 1852 à Québec, a été la première université francophone en Amérique. Toujours considérée comme un pilier de la francophonie au Québec, l’Université Laval était alors consacrée à former l’élite intellectuelle francophone. C’est en 1925 que l’Université Laval accueillera sept nouvelles facultés pour en regrouper un total de onze.

VÉLO

Dès son arrivée au Québec, le vélo impressionne grandement, mais est aussi vivement décrié par l’église. Il permet de se déplacer sur de plus longues distances, mais occasionne surtout une révolution libératrice pour les femmes : celles-ci doivent revêtir un pantalon afin de rouler à bicyclette, les robes étant trop encombrantes.

WAGON

Les premiers wagons de tramways ont commencé à arpenter les rues de Québec dès 1897. La Basse-Ville est très bien desservie par le tramway qui rejoint aussi la Haute-Ville par trois différents accès.

Le tramway disparaît en 1948, jugé trop encombrant pour cohabiter avec les autres moyens de transports, automobiles et autobus, qui partagent désormais le même réseau et qui sont de plus en plus populaires. Déjà en 1939, les autobus commencent à faire leur apparition sur les routes et ce sont les conducteurs de tramway les plus expérimentés qui prendront le volant.

XÉNO

Xén(o) : Élément savant signifiant étranger.

Au moment où la société canadienne-française tente de se forger une identité québécoise, le mouvement nationaliste prend de l’ampleur, accompagné d’une haine grandissante pour les étrangers. Les Québécois, se sentant constamment menacés d’assimilation, sont très prudents dans leur relation avec le reste du Canada ainsi qu’avec les Américains.

ZIGOUILLER

À l’annonce de la déclaration de Guerre, le 10 septembre 1939, le Canada est encore une fois divisé. Les Québécois sont très peu attachés à la Grande-Bretagne et le climat au Canada entre les francophones et anglophones est très mouvementé. Les francophones luttent constamment contre l’assimilation dans toutes les provinces et l’influence du clergé anti-anglais est encore très forte à cette époque. Lorsque Théophile apprend le déclenchement de la guerre, il s’exclame: «Les Allemands vont zigouiller les Anglais ». Pour lui, tous ceux qui sont contre les Anglais sont des alliés.