En art comme en littérature, du trait au mot, du croquis au premier paragraphe, au-delà même du geste, il y a l’idée. Mais quelle est-elle cette idée ?

Quel est ce point de départ, cette réflexion qui mène au rendez-vous avec le premier coup de crayon ? Comment retrouver la petite lueur déclenchée de laquelle est née une réflexion, une pensée, parfois des chapitres, une oeuvre, un spectacle ? Et comment retracer la sinueuse traversée du réel, tous ses neurones et leurs synapses qui ont contribué à l’objet scénique que nous présentons ? C’est ce que tous nos Cahiers tentent de faire, humblement, fouillant autrement, par un dialogue avec l’Histoire, avec l’artiste, et avec soi-même, dans le passé de l’oeuvre pour entendre l’écho du jour présent. Et une vision du jour qui s’approche.

Ce qui se cache dans le coeur de Zoé, ce qui s’est passé dans la ville de Salem, ce qui tourne dans la tête des personnes ayant un lien intime avec le stress post-traumatique, ce qui est à nommer pour les autochtones et ce dont rêvent ceux et celles qui ont eu 16 ans en 2020, ou à l’aube du nouveau millénaire, nous en abordons une infime partie dans ce Cahier d’hiver dirigé avec astuce et détail par la comédienne et autrice Clara Prévost. Mais ces billets, points de vue et courriers articulés par nos collaborateurs sont un peu le phénix qui saura accompagner nos vies spectatrices, laissant divaguer nos opinions, ranimant nos sens. Prendre du temps, oui, pour les mots lus et à lire. Les mots.