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1995 à 2014
Pierre Rousseau
Après des études en interprétation et en mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada, Pierre Rousseau a œuvré principalement au Théâtre de Quartier, qu’il codirige de 1978 à 1985, et au Théâtre du Sang-Neuf de Sherbrooke, dont il est directeur artistique en 1988-1989. Il a par la suite été conseiller en théâtre au Conseil des arts de la CUM et directeur général du Conseil québécois du théâtre. Il est nommé en 1995 au poste de directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier. Comme metteur en scène, il travaille entre autres les textes d’Antonio Skármeta (J’ai rêvé que la neige brûlait, Une ardente patience), Michel Garneau (Les Célébrations) ou l’univers de Pauline Julien (Soirée hommage à Pauline Julien, pour l’ouverture de la salle du même nom; le spectacle L’âme à la tendresse, présenté au Festival d’été de Québec puis à la télévision). Au TDP, il dirige Moman de Louisette Dussault et Le beau parleur du vaste monde de John Millington Synge. Il a également enseigné à l’École nationale de théâtre et à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM
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1991 à 1995
Brigitte Haentjens
Auteure et metteure en scène, lauréate du Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle en 2017, tout comme du Prix Siminovitch et du Prix Gascon-Thomas en 2007, Brigitte Haentjens est devenue la première femme à prendre la tête du Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) en 2012. Pour cette artiste emblématique qui s’est d’abord démarquée comme une des chefs de file de la création franco-ontarienne, cette nomination en Ontario a sonné comme un retour aux sources. Après des études théâtrales chez Jacques Lecoq à la fin des années 1970, elle s’installe au Canada, œuvre régulièrement au Théâtre de la Vieille 17, avant de diriger le Théâtre du Nouvel-Ontario de 1982 à 1990. De 1997 à 2006, elle codirige également le Carrefour international de théâtre de Québec. Femme de lettres passionnée, metteure en scène habitée par les questions de l’identité féminine, du pouvoir et de la sexualité, elle déploie de spectacle en spectacle une esthétique aussi novatrice que rigoureuse. Pensons à ses plus récentes créations : Une femme à Berlin, Molly Bloom, Parce que la nuit. Elle assure également la direction artistique de Sibyllines, compagnie qu’elle a fondée en 1997.
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1989 à 1991
Guy Nadon
Né à Montréal en 1952, Guy Nadon étudie l’interprétation à l’École nationale de théâtre du Canada. Dès ses débuts, il consacre l’essentiel de son énergie au théâtre, qu’il considère comme le véritable « lieu de l’acteur », où il défend plus d’une cinquantaine de rôles. Passionné, polyvalent et rigoureux, il ne redoute pas les grands textes, dont Richard III ou Cyrano de Bergerac. Bien qu’il reste fidèle au théâtre, le comédien travaille régulièrement sur les plateaux de télévision et de cinéma. Il participe aux téléromans Rue des Pignons, Race de monde, Urgence et Bouscotte.
Plus récemment, dans les téléséries Vice caché, François en série, Aveux, Musée Éden, O’ et Série noire, il interprète avec prestance des personnages pour lesquels il remporte de nombreux prix Gémeaux et Artis. Narrateur et doubleur très recherché, il transmet aussi son savoir aux étudiants de l’École nationale, son alma mater.
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1982 à 1989
Jean-Luc Bastien
Formé auprès de Suzanne Rivest, Jan Doat et François Riopelle, puis parmi les premiers finissants de l’École nationale de théâtre du Canada, Jean-Luc Bastien poursuit sa formation à Paris, avant de participer à l’essor des créations collectives, en tant que membre fondateur du Théâtre du Même Nom et du Huitième Étage. À ses débuts, il est dirigé notamment par Georges Groulx, Gabriel Gascon, Jean-Pierre Ronfard et Paul Buissonneau, dans des pièces de Molière, Marivaux, Feydeau, Camus, Beaumarchais et Shakespeare. On lui doit une centaine de mises en scène, autant sur les planches professionnelles que sur les plateaux d’école, particulièrement à l’École de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx, où il œuvre une trentaine d’années en tant que professeur puis directeur. C’est d’ailleurs lui qui signait en 1978 la création Les fées ont soif de Denise Boucher, au TNM, qui avait fait grand bruit. Directeur de la Salle Fred-Barry dès son ouverture en 1978, il succède à Gilles Pelletier à la direction artistique de la NCT en 1982. Il est co-auteur de l’ouvrage La Nouvelle Compagnie théâtrale. En scène depuis 25 ans qui obtient, en 1989, le Prix Ann Saddlemyer de l’Association canadienne de la recherche théâtrale. Il a été, lors de la fondation du Conseil québécois du théâtre, en 1983, son tout premier président.
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1968 à 1982
Gilles Pelletier
Se destinant d’abord à une carrière de marin, Gilles Pelletier jouera plutôt au capitaine au petit (Cap-aux-sorciers, Rue de l’anse) comme au grand écran (La grande séduction). Frère de la comédienne Denise Pelletier, qui l’incite à suivre ses pas, l’artiste était avant tout un homme de théâtre. En 1964, avec sa femme Françoise Graton et Georges Groulx, il cofonde la Nouvelle Compagnie théâtrale (NCT), plus tard rebaptisée le Théâtre Denise-Pelletier (TDP), avec pour mission de présenter au public étudiant le répertoire de la dramaturgie universelle. Au sein de cette compagnie, il monte sur les planches 35 fois, et ce jusqu’en 2008, en plus d’y signer plusieurs mises en scène. Une centaine de rôles jalonnent sa carrière, de Dom Juan à Cyrano de Bergerac, du Cid à Jules César. Il interprète avec autant de bonheur les auteurs d’ici, les Marcel Dubé (Un simple soldat), Michel Tremblay (À toi, pour toujours, ta Marie-Lou), Antonine Maillet (Gapi) ou Victor-Lévy Beaulieu (le téléroman L’Héritage). Outre la NCT et le TDP, son talent brille entre autres au TNM, au Théâtre du Rideau Vert, au Festival d’Avignon et même jusqu’à Broadway. Autrefois vice-président de l’Union des artistes, il a reçu maints honneurs, dont l’Ordre national du Québec et l’Ordre du Canada, puis le très symbolique prix Denise-Pelletier, remis à un Québécois pour l’ensemble de son œuvre ou de sa carrière dans le domaine des arts de la scène. Le 5 septembre 2018, Gilles Pelletier s’est éteint à 93 ans, d’une mort naturelle, pour diriger quelque théâtre céleste.
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1964 à 1968
Georges Groulx
Sans nul doute l’un des pionniers du théâtre québécois, Georges Groulx débute dans les années 1940, sur les traces de sa sœur Marguerite, qui le fait engager au sein de la troupe du père Émile Legault, les Compagnons de Saint-Laurent, avec qui il joue une quarantaine de pièces et s’initie à la mise en scène. En 1947, il remporte le trophée de la meilleure interprétation masculine, au Dominion Drama Festival, pour son rôle dans Médecin malgré lui. De 1948 à 1951, il perfectionne son art à Paris, en même temps que Jean Gascon, avec qui il cofonde le Théâtre du Nouveau Monde à son retour de France. Il sera très actif sur les planches et dans les coulisses de cette institution. Dès la fin des années 1950, il contribue à l’essor du théâtre d’été, en participant aux premières aventures du Centre d’art de Percé, du Théâtre de la Marjolaine, du Théâtre des Prairies et du Théâtre de l’Estérel. Et en 1964, il cofonde la Nouvelle Compagnie théâtrale (NCT), dont il est le premier directeur artistique, et où il met en scène une dizaine de pièces de Racine, Molière, Marivaux, Musset, Goldoni ou Ben Jonson.
Pour la télévision, il réalise la première émission dramatique présentée sur les ondes de Radio-Canada : Œdipe roi, de Cocteau. Comme comédien, il apparaît au générique de plusieurs téléthéâtres et séries, dont Pinocchio, Opération-Mystère, 14 rue de Galais, Joie de vivre, Septième Nord ou Quelle Famille! En plus de lancer son propre atelier de formation, il enseigne de nombreuses années au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Il est décédé dans la métropole le 9 février 1997.