La Fille en terre vit en nous tou·te·s et surgit le temps d’une éruption le temps de s’en crisser d’avoir la bave qui coule la chair qui pend la lave qui brûle tout sur son passage nos entrailles le village au complet et tout l’amour du monde avec.

Dans ses bras on meurt mille fois et on en renaît cent mille.

On fait semblant de dormir sous la poussière dans notre maison jusque dans le sang parce que notre douleur de boue est quelque chose de profondément humain qui fait moins mal quand elle se mêle à la matière.

La Fille en terre ose s’abandonner à ce qui est laid parce qu’elle n’a plus la force d’avoir peur et souhaite ne l’avoir jamais eue et surtout vogue dans des espaces-temps où les notions d’esthétiques modernes n’existeront jamais.

Elle s’octroie un moment de socialement dérangé déconnecté du réel qui hurle dans la rue et insulte un passant pourquoi pas en frappant même un arrêt stop au passage en se montrant un nipple parce qu’elle n’a plus rien à perdre et que la lucidité c’est que tout n’a jamais eu de sens dans ce monde où l’optimisme et la spiritualité des gourous contemporains pourront bien aller se faire foutre par les volcans en arc-en-ciel du bien aller dans l’anus profondément.

Ce n’est pas à la mode de se laisser choir.
Et pourtant parfois pourquoi pas esti.

Offrir la victoire au Diable et le laisser chier sur nos corps pour les aider à se composter avant la mort let’s go gagner du temps et être mangé tout cru par les vers ou une bête nouvelle qui y prendra du plaisir ou pas rendu là on s’en fout et ça m’emmène tout de même à me demander ce que je goûte quand on me mange pas sexuellement je veux dire tel un steak ouf c’est trash mais manger les animaux aussi ça l’est on est des animaux également c’est un autre sujet ou est-ce plutôt exactement le même puisque tout est lié comme prouvé par la physique quantique?

Je suis la Fille en terre quand je laisse l’émotion Boeing plus grande que mon corps le traverser et que j’oublie qu’elle passera éventuellement de l’autre côté de ma cage thoracique alors je suis persuadée qu’elle m’absorbe et que je lui appartiens pour un moment qui se situe je dirais dans le spectre de l’éternité infinie.

La Terre m’avale ensuite et contre toute attente

me guérit.

Je suis étonnée de constater que je suis transcendée par la beauté qui me prend et le feu de l’équateur qui me réchauffe doucement les glaciers internes qui pleurent un bon coup de fonte et qui laissent place au soleil de mon chest qui avait toujours brûlé très fort même.

Et tout ce temps c’était seulement
les lunettes
qui étaient trop opaques. Lol.

Je renais alors et je comprends à quel point la Fille en terre m’a été vitale. Elle vivait en moi depuis la genèse de nous pour porter ce qui déborderait c’était tout prévu et avec ses pieds ancrés dans la planète elle était une Déesse de la plus grande part de moi qui allait tou·te·s nous sauver un peu comme Jésus mais en mieux.

Je te remercie Fille en terre au début tu me dégoûtais en criss pis dès que je t’ai aimée y’a une lumière qui a jailli de toi et qui a fait de moi un Dieu vivant pis pour ça je t’en serai toujours reconnaissante vraiment c’est vrai je t’aime.