H.D : Déjà, dans le texte, il est défini que chaque personnage doit jouer d’un instrument de musique. C’était donc un prérequis pour les acteur·rice·s, mais on n’avait pas nécessairement fixé qui allait jouer quoi, sauf pour Estelle et Zeliyh qui doivent jouer respectivement de la basse et de la batterie. Donc certains personnages avaient des instruments attitrés, avec possibilité d’en ajouter bien sûr, et pour d’autres c’était plus flexible.
Par contre, il fallait que tou·te·s les interprètes puissent bien chanter. On les a passé·e·s en audition avec un extrait d’une chanson, un passage musical à l’instrument de leur choix et un extrait théâtral. Et on a eu une super belle grappe d’interprètes en audition, certain·e·s qui jouaient plusieurs instruments, avec beaucoup d’expérience.
En 2022, on a fait un laboratoire de deux semaines où on a surtout exploré les chansons. On connaissait les habiletés de chacun·e, mais là on creusait davantage pour voir comment les intégrer au spectacle. Dans cette pièce, la direction d’interprètes est un beau défi parce que des fois, iels sont acteur·rice·s et musicien·ne·s en même temps, et parfois iels sont musicien·ne·s en mineur et ne font pas nécessairement partie de la scène. Mais il faut toujours qu’iels gardent en tête que c’est leur personnage qui est là, qui appuie. On a beaucoup travaillé les chorégraphies, le mouvement, le travail de chœur, mais surtout les intentions des chansons et des morceaux. Iels savent quoi jouer, connaissent leurs notes, mais il faut interpréter, ressentir et faire ressentir tout ça. Je leur rappelle : « Ok là, ce n’est pas la chanteuse qui chante, c’est Cindy le personnage. C’est super, tu as réussi toutes tes notes parfaitement, là il faut que le personnage embarque. Quels sont les mots que tu prononces ? Pourquoi ? Ne déplace pas tes accents toniques, il faut comprendre ce que tu dis. » Je veux qu’au-delà des belles mélodies, les chansons apportent un sens à la pièce.