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De la ferme à la scène – Entretien avec Michel-Maxime Legault

Par Sophie Vaillancourt-Léonard, Théâtre Le Trident (Québec)

Avec Michel-Maxime Legault, auteur et interpréte
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De la ferme à la scène – Entretien avec Michel-Maxime Legault
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Photo-de-couverture_Michelin
Michel-Maxime, tu t’es presque appelé Michelin, pour finalement être Michel et ensuite, Michel-Maxime. Avec une histoire comme la tienne, est-ce que tu crois qu’un prénom définit une personnalité ?

MICHEL-MAXIME : Oui, vraiment ! Avant, je m’appelais Michel Legault. Et on s’entend, Michel, à huit ans dans les années 1980, c’est le prénom de quelqu’un de 50 ans, et pour moi, c’était un peu comme un mononcle (Rires). En plus, dans mon entourage, il y avait deux autres Michel Legault ; mon cousin qui était un peu gros et moustachu et le père de mon amie Vicky. Mon prénom était donc vraiment associé à une image adulte, je me disais, « OK. Ça va être ça ma vie » !

Michel-Maxime_Legault_(c)_Julie_Artacho
© Julie Artacho
Tu étais né pour être un monsieur !

MICHEL-MAXIME : Exactement ! Je me suis toujours vu comme un monsieur, même jeune ; j’allais boire du café avec des personnes âgées qui parlaient d’ostéoporose (Rires). Je vidais les fonds de café, c’était tellement dégueulasse, mais je faisais mon adulte parce que dans ma tête, c’était clair que j’allais être un adulte avant le temps. Je m’appelais Michel quand même !

 

Wow ! Donc tu portais ce prénom-là en te disant « j’ai un nom de monsieur, donc je dois être un monsieur, même si j’ai huit ans » ?

MICHEL-MAXIME : Oui ! Mais à ma sortie du Conservatoire, je suis devenu Michel-Maxime. Je commençais à assumer mon homosexualité, j’étais sur le party, j’ai comme vécu ma crise d’adolescence à ce moment-là, parce que tout d’un coup Michel-Maxime, c’était pas mal plus jeune !

 

Tu es passé de Michel de la ferme, à Michel-Maxime le comédien.

MICHEL-MAXIME : Exactement.

Photo : Stéphane Bourgeois
© Stéphane Bourgeois
Et comme tu as passé ta vie à la ferme à rêver de la ville, quand tu l’as quitté tu as vraiment tout laissé derrière ?

MICHEL-MAXIME : Oui. Puis en même temps, il y a vraiment eu un mélange de sentiments parce que quand je suis parti, je n’arrêtais pas de pleurer. Je voulais y retourner, retourner aux sources, retrouver mes racines. En plus, c’était à l’ère des nouvelles technologies, d’Internet, des courriels, j’étais comme dépassé. Je me rappelais les tempêtes de neige à la maison où on n’a pas d’électricité pendant trois jours et il y avait quelque chose de tellement réconfortant là-dedans.

Photo : Stéphane Bourgeois
© Stéphane Bourgeois
La vie sur la ferme c’est quand même 20 ans de ton existence, aujourd’hui, qu’est-ce qui te reste de cette vie-là ?

MICHEL-MAXIME : Des fois, justement, les jours de grosses tempêtes, je suis content, je me sens en vacances, comme quand j’habitais sur la ferme ! On travaille toujours quand on est sur une ferme. Encore aujourd’hui les journées de pluie me rendent vraiment heureux parce que pour moi ça rime avec journée de congé ! Et s’il fait beau, alors que tout le monde est content, moi je me dis « Ohlala, ça va être une grosse journée. » ! La ville a toujours représenté pour moi un grand sentiment de vertige. Même Québec, je ne trouvais pas ça assez gros ! Pour moi, fallait que ce soit New York. Je voulais les plus grosses villes possibles ! Les gens s’extasient devant les paysages, les champs, alors que moi, bof (Rires) ! Chez moi, c’était des champs à perte de vue tout le temps ! C’est quand j’arrive en ville que je fais « Wow ! »

Photo : Stéphane Bourgeois
© Stéphane Bourgeois
Et quand tu retournes voir ta famille, as-tu l’impression d’être devenu un peu étranger à tout ça ?

MICHEL-MAXIME : Un peu oui. Surtout par mon accent qui a changé selon eux. Je fais attention quand je parle avec eux ! Ce n’est pas si marqué, mais c’est vrai qu’il y a un clash parfois. J’ai développé quelque chose de mon côté et des fois, j’utilise des mots qui me semblent simples, mais qui pour eux, sont de grands mots. Ceci dit, je me sens aussi en décalage dans mon milieu.

 

Comme si tu étais le comédien à la campagne et la campagne au théâtre en même temps !

MICHEL-MAXIME : Oui !

Photo : Stéphane Bourgeois
© Stéphane Bourgeois
Et de quoi rêves-tu pour Michelin ?

MICHEL-MAXIME : J’aimerais que ça dure pendant des années, qu’on rencontre toutes sortes de publics, et qu’on gagne en maturité. C’est un projet que je pourrais porter pendant dix ans sans problème. Et puis qu’il soit transformé. Là, il y a le roman, mais il pourrait y avoir une série aussi, un livre audio, comme ça, on rejoint encore plus de gens. Je veux qu’on arrive à toucher toutes sortes de public, pas seulement celui du théâtre, parce que ça ne parle pas juste de monde de théâtre là-dedans ! Notre milieu est parfois un peu hermétique, je ne veux pas que Michelin reste cantonné dans une seule catégorie, je veux qu’il prenne autant de formes qu’il y a de gens pour le voir et l’écouter !

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