Distribution
Roch Aubert, Mohsen El Gharbi, Gaétan Nadeau, Christophe Rapin, Philippe Régnoux.
Concepteurs et collaborateurs
Cynthia Bouchard-Gosselin, Romain Fabre, Sébastien Godron, Lise Lambert, Noémie Roy-Lavoie, Martin Sirois
Résumé
La position de Camus sur l’Algérie a été complexe. Aujourd’hui, elle est devenue plus audible, car elle est en rupture avec les idéologies totalitaires qui nous ont fait, et continuent de nous faire tant de mal.
Sous forme de théâtre-documentaire, Jean-Marie Papapietro explore les dernières années d’Albert Camus à travers son regard sur les troubles qui agitent l’Algérie à partir de 1954. « J’ai mal à l’Algérie, confie-t-il, comme d’autres ont mal aux poumons. » Ses interventions publiques pour trouver une solution au conflit donnent lieu, sur la scène du théâtre, à un débat contradictoire réunissant cinq intervenants qui reprennent à leur compte les polémiques souvent très dures qui ont isolé de plus en plus Camus, le plongeant dans une crise dont on ne mesurera la gravité qu’après sa mort brutale en 1960, deux ans avant l’accession de l’Algérie à l’indépendance et la déportation d’un million d’Algériens qui choisirent de rester français.
Sur scène :
Cinq comédiens répètent un spectacle dans lequel ils cherchent à explorer le rapport passionnel que Camus a entretenu avec sa terre natale, l’Algérie. Tout commence avec l’accident qui lui coûte la vie, le 4 janvier 1960, et la découverte d’un manuscrit inachevé, publié beaucoup plus tard sous le titre Le premier homme. À partir de là, et à travers une série d’échanges contradictoires et souvent véhéments, est posée la question de l’engagement de Camus pendant la guerre d’Algérie. Tour à tour, le journaliste, le dramaturge, le romancier et tout simplement le témoin de son temps sont convoqués à la barre du tribunal de l’Histoire pour s’expliquer et se faire entendre.
*Notez qu’il y aura des rencontres avec les artistes les mardi et vendredi après le spectacle.
Le Théâtre de fortune
Le Théâtre de Fortune dirigé par Jean-Marie Papapietro s’est donné pour mandat de produire et de présenter au public des spectacles conçus à partir d’œuvres fortes de la littérature universelle, quel qu’en soit le genre ou la forme. Depuis sa fondation en 2001, la compagnie a créé une quinzaine de spectacles.
Nous considérons le théâtre comme un authentique moyen de connaissance, un laboratoire où l’homme apprend à se découvrir et à se reconnaître. C’est aussi un lieu de respiration. Dans un monde de machines, de spéculations et de medias qui mettent à mal l’imaginaire, le théâtre nous apparaît comme garant d’une parole vivante. C’est pourquoi nous allons vers des textes capables de stimuler à la fois la réflexion et l’imagination du spectateur, de parler de ce qui peut vraiment faire bouger les consciences à notre époque. Il ne s’agit pas pour autant de renouer avec le théâtre politique et « engagé » que nous jugeons trop réducteur dans ses prémisses. Plutôt un théâtre de la parole vivante, incarnée et révélée avec toute la puissance de création que lui confère la présence active de l’interprète.