Bien sûr nous avons encore tes mots
Prometteurs comme le petit jour
Et ta langue verte
Tricotée à l’huile de bras et à l’amour
À l’empathie et à l’inquiétude
Mais nous aurions besoin
De l’homme
Du journaliste
Du député
De l’amant
Du poète
Oui
Nous aurions besoin de poésie à l’assemblée
nationale
Des cantouques à la période de questions
De l’imagination dans les comités de gestion
Que pourrais-tu leur dire
à ces tyrans de caisse pop
à ces bouches pleines d’échardes
à ces marchands de sons creux
à ces crosseurs de queues de castor s’es 5 cennes
à ces battés de l’austérité
à ces junkies du profit
à ces copains de l’industrie ?
Si tu revenais d’entre chez les morts avec ta
renarde incandescente à tes côtés et tes poèmes en
bandoulière
Saurais-tu trouver les mots pour nourrir les bêtes
molles de la liberté ?
Saurais-tu quel chiffon brandir pour exalter la
foule ?
Saurais-tu choisir le bon combustible pour mettre le
feu au pays ?