Derrière un sourire

Au théâtre, il y a ce qu’on voit et il y a ce qu’on ne voit pas. Je pense à ce qui est montré au public par rapport à tout ce qui se joue en coulisse et en régie, bien sûr, mais je pense aussi et surtout à ce qui, dans une proposition dramaturgique, ne semble pas d’emblée mis de l’avant mais n’en est pas moins essentiel.

N’y a-t-il pas quelque chose de grave qui s’énonce par-delà les rires ?

Qu’est-ce que la science-fiction nous dit de notre ici et de notre maintenant ?

Dans les joutes politiques et médiatiques, ne faut-il pas d’abord entendre le cœur, incertain, faillible, d’hommes et de femmes de chair, de sang et d’espérance ?

Toutes les pièces qui sont à l’affiche du TDP, ces prochains mois, ont à mes yeux quelque chose de cet ordre. Un côté double, une nature gigogne. Ce qui s’offre à première vue et ce qui se trame au-delà, dont notre intelligence et notre attention seront les clés.

Voilà ce que les textes rassemblés ici vont, je l’espère, contribuer à révéler. Parce que, comme le dit Catherine Vidal dans un entretien que j’ai réalisé avec elle, en lien avec sa mise en scène des Amoureux de Goldoni : « Derrière un sourire peuvent se cacher des angoisses et des tourments aux racines profondes. »