Je me suis toujours demandé ce que la planète Terre représenterait dans une carte du ciel extraterrestre. Les lectures astrales sont géocentriques parce qu’évidemment on vit dessus. On lève alors la tête et on regarde le cosmos qui nous entoure, cherchant des significations internes. Le paradoxe. Or, je me demande si cette pratique ancestrale est partagée avec le reste de l’espace. Qu’est-ce que la Terre, en tant qu’entité, pourrait bien représenter pour nos voisins des galaxies adjacentes? Si le Soleil, dans l’astrologie moderne, nous parle de conscience personnelle et d’égo, est-ce que la Terre pourrait devenir l’ambassadrice de ces mêmes éléments outreciel? Mettons que GrégoireXY22, habitant d’Andromède, voulait une lecture de son ciel… est-ce qu’on incarnerait son possible potentiel? Ou bien un symptôme freudien quelconque? Une question pseudo-philosophique, mais valide. Peut-être même un indice qui montrerait comment « on voudrait se projeter ». Une phrase qui marque et revient durant la pièce Si jamais vous nous écoutez.

Étant geek d’histoire, surtout quand les événements répondent aux mouvements des planètes, mes recherches ont été croustillantes. Ce fameux 20 août 1977, le jour où Voyager 2 torpille le ciel pour entamer son épopée, Jupiter entre sous le signe du Cancer. Littéralement, jour pour jour, à une heure et des poussières d’écart. Une coïncidence? Hum, laissez-moi vous jaser de notre grandiose JuJu avant. C’est en effet le plus gros corps du système solaire, et en astrologie, il est relié aux opportunités, à la chance, à l’optimisme et, roulement de tambour… à l’expansion personnelle. En Cancer, ce transit nous parle d’un désir d’élargir nos horizons à travers l’empathie, le soin et la guérison (toutes des médecines du signe). Plus « Nous venons en paix » que ça, tu meurs. Je trouve que c’est tellement une belle allégorie de l’intention qu’avait ce groupe d’artistes/scientifiques dans l’élaboration du Golden Record. Cette ritournelle de vouloir tendre la main vers « l’autre » résonne. Vouloir laisser une trace : une empreinte de notre réalité et de ce qu’on était. 

 

La nostalgie dans l’air se sent. Le Cancer est effectivement souvent rivé sur le passé et attaché aux précieux artéfacts et moments qui lui ont tant fait de bien. Mais nos cinq compagnons viennent froisser mon interlude barbe à papa. Comment cinq humains intéressés (voire obsédés) par cette quête du contact n’ont-ils pas réussi à communiquer harmonieusement dans leur propre microcosme? Je geek à nouveau à voir leurs signes solaires : un Scorpion, un Cancer, deux Gémeaux et une Vierge. Je vous laisse deviner qui était quoi. En théorie, ça aurait pu somme toute être homogène, avec bien sûr quelques dynamiques de pouvoir à délimiter. Cependant, cette observation me rappelle un principe inévitable de l’analyse astrologique : tout n’est pas écrit dans le ciel.

Ces questionnements que toutes les civilisations terrestres ont eus et continuent d’avoir s’ancrent dans la trame sonore de notre espèce : la peur de disparaître. J’écris ces mots et Tiny Dancer d’Elton John joue en sourdine, bouclant parfaitement l’essence de l’humanité sur le Voyager 2. Peut-être que c’est ce que les habitants d’Andromède voient en contemplant le ciel? Des petits danseurs qui tourbillonnent au rythme de leurs playlists, agitant les bras pour un signe de vie. Même si ce n’est qu’un petit « allo », pourvu que quelqu’un, quelque part, les écoute.