Que pensent les adolescents de la notion de justice ?

Pour le savoir et pour mieux comprendre leur point de vue sur ce sujet qui les passionne, nous avons rencontré des élèves de quatrième et cinquième secondaires de Saint-Jean-sur-Richelieu.

 

Justice et besoins essentiels

Alexane ramène l’idée que l’injustice est liée au milieu où les enfants grandissent. Il y en a qui ont moins de droits parce qu’ils sont nés dans des familles économiquement plus précaires.

Anne-Sophie l’approuve en exprimant sa préoccupation face à certains pays comme les États-Unis où les plus pauvres ont moins accès à l’aide médicale. « Pour moi la justice c’est que tous aient le droit aux mêmes services médicaux qu’importe l’argent qu’il y a dans leur compte. Ici, au Québec, on est bien, mais je pense encore que dans le monde, il y a beaucoup d’injustice à ce niveau-là. »

Ryan appuie ses propos : « Quand les besoins d’une personne ne sont pas entièrement comblés, il y a une forme d’injustice. Ici, au Québec, presque tout le monde a un toit, de la nourriture, mais tous n’y ont pas accès. C’est la même chose lorsqu’un enfant moins favorisé financièrement n’a pas les mêmes chances au niveau de l’éducation et des besoins essentiels. »

Félix partage le même avis : « Nous passons par différents chemins. Les enfants ne sont pas égaux face à l’éducation. Selon les finances familiales, tous n’ont pas la même qualité de vie. » Maxime, précise qu’un élève pourrait être « bollé », mais parce qu’il ne grandit pas dans la « bonne famille », il ne pourra pas développer son plein potentiel.

Giuliana et Alexane ajoutent que la justice devrait aussi se manifester à travers l’égalité des chances dans toutes les sphères de la société. Giuliana explique: « Si quelqu’un a une opportunité qu’importe le domaine, une autre personne avec le même potentiel devrait pouvoir l’avoir. » Alexane fait un lien avec l’accès aux études supérieures. « C’est beaucoup plus difficile d’aller à l’université pour une personne qui a moins d’argent. À compétences égales, il serait juste que tous y aient accès. »

À la fin de cette discussion, Alexane admet s’inquiéter pour son avenir. L’écart des richesses fait en sorte que malgré les efforts de plusieurs, ce sera de plus en plus difficile pour sa génération d’avoir accès à la propriété. Pendant qu’elle et certains de ses amis travailleront pour payer leurs études, d’autres, plus fortunés, pourront utiliser ce temps précieux pour étudier. Selon elle, ça, c’est injuste.