Monstres
[mɔ̃stʀ]
Texte
MARIE-ÈVE BÉLANGER
En collaboration avec
Marie-Andrée Lemieux
Mise en scène
MARIE-ANDRÉE LEMIEUX
En collaboration avec
MARIE-ÈVE BÉLANGER
Production
LES CRÉATIONS UNUKNU
Comité consultatif
LE COLLECTIF EX-PLACÉ DPJ
![Monstres<br>[mɔ̃stʀ]](https://www.denise-pelletier.qc.ca/wp-content/uploads/2024/04/TDP_2425_SFB_Monstre-1024x576.jpg)
Avec
YANN ASPIROT,
GREG BEAUDIN,
CAROLINE BÉLANGER,
MARIE-ÈVE BÉLANGER,
NICOLAS CENTENO,
LAURA CÔTÉ-BILODEAU
et TRACY MARCELIN
Voix
KEVIN BACKWOOD,
GENEVIÈVE CARON,
EMMA-JOHNSON CHASSÉ BOUCHARD,
JESSICA CÔTÉ-GUIMOND,
JAYDEN DUFORT (JAYY ZOO),
ESTEBAN MIRON,
YAMI MORIN,
JANIS TAILLY-DION
et ANNIE THÉRIAULT
► RENCONTRE AVEC LES ARTISTES :
- Une courte rencontre avec l’équipe de création aura lieu après chaque représentation.
- Une rencontre plus longue aura lieu le mercredi 29 janvier après la représentation de 19h30.
Avertissement :
Sujets sensibles.
Pour public de 14 ans et plus.
Résumé
L’enfant se voit imposer un parcours en protection de la jeunesse (DPJ) et, tant bien que mal, tente dès lors de se tisser une vie à travers les traumatismes, la peur et la quête d’amour. Ponctuée des témoignages percutants de jeunes adultes ayant récemment quitté le système de placement de la DPJ, Monstres emprunte les voies de la fiction et nous fait voyager entre cauchemar et réalité. Un rendez-vous où flottent le grotesque et l’onirique, pendant que tombe le quatrième mur.
Les Créations Unuknu (Agamemnon in the Ring) tend à sublimer la blessure par la célébration. Marie-Ève Bélanger et Marie-Andrée Lemieux collaborent avec le Collectif Ex-Placé DPJ pour étayer la parole et accroître la véracité de ce théâtre populaire, direct et immersif.
Le texte de la pièce sera publié chez Atelier 10 et disponible dès le 23 janvier 2025.
Biographies
Mot des créatrices
« Monstres est d’abord née d’un profond désir de travailler ensemble après 20 ans d’amitié. L’attachement viscéral à nos parents, la dure réalité de l’abandon et les inégalités à la naissance font partie des sujets qui nous touchent depuis toujours et c’est pourquoi nous avons souhaité approfondir le sujet de la protection de la jeunesse. Ou, plus précisément, des traces qu’un parcours infléchi par la DPJ laisse chez un·e enfant.
Pour aborder ces enjeux que nous n’avions pas nous-mêmes vécus, nous avons rapidement eu besoin de nous entretenir avec les personnes concernées. C’est pourquoi nous avons déployé une série d’ateliers de médiation culturelle auprès d’un groupe d’ancien·ne·s placé·e·s de la protection de la jeunesse. Il était primordial pour nous que la communication se fasse par l’art. Jamais il ne leur a été demandé de raconter leur histoire de manière frontale. Dès le premier atelier, ils et elles étaient plongé·e·s dans l’univers de Monstres : nous avons décoré les lieux, tamisé les lumières, tapissé les murs d’images d’inspiration. Dans un coin étaient mises à leur disposition, cachées sous une horde de parapluies, une petite enregistreuse et une petite boite aux lettres fermée à clé. Chacun·e des participant·e·s était invité·e à venir s’enregistrer pour partager avec nous ce dont il ou elle avait envie, de la confidence à la pure fiction. Le vécu de chaque personne transparaissait inévitablement dans son imaginaire et sa créativité, et c’est exactement ce que nous cherchions.
Nous avons ressenti un réel coup de foudre pour ces êtres humains nuancés, éloquents et extrêmement lucides. Mais nous avons souvent été habitées d’un vertige. Quel message souhaitions-nous passer ? Pourquoi utiliser le théâtre ? Plus nous connaissions notre sujet, plus nous étions conscientes de sa complexité, des points de vue qui divergent sur le système et des différentes façons de cohabiter avec les traumatismes. Le luxe du temps et la confiance d’une magnifique équipe nous auront permis de laisser les réponses émerger de notre démarche. Et il s’est avéré évident que les jeunes adultes ayant participé aux ateliers devaient être à nos côtés jusqu’à la toute fin du processus créatif. Nous les avons donc engagé·e·s pour former un comité consultatif chargé d’assurer le bienfondé du propos dans le spectacle.
Monstres est une cocréation. Les personnages, la trame narrative et chacune des scènes ont été imaginés à deux. Marie-Ève a écrit les dialogues. Marie-Andrée a chapeauté la mise en scène. Chacune ayant assisté l’autre dans ce rôle. Nos cerveaux créateurs sont synchronisés sur la même fréquence, et fonctionnent comme des vases communicants.
Cette pièce est ponctuée des percutants témoignages des ancien·ne·s placé·e·s. C’est un saut au cœur d’une fiction où le réel et le cauchemar se mélangent. Elle évoque les traumatismes, la souffrance et les injustices subis par trop d’enfants tout en insufflant espoir et poésie – et même, parfois, un peu d’humour, pour donner au public un espace pour respirer et recevoir certaines atrocités qui doivent être dites. Nous étions loin de penser que cette étincelle de départ allait nous mener aussi loin. Il aura été enivrant de plonger aussi profondément dans une démarche, un univers, et de prendre parole. Monstres, au-delà d’un spectacle, est l’une des expériences humaines les plus riches que nous ayons vécues. »
– Marie-Ève Bélanger et Marie-Andrée Lemieux
Collectif Ex-Placé
Le Collectif Ex-placé DPJ est un groupe formé de jeunes et d’adultes ayant reçu des services de la protection de la jeunesse ainsi que de leurs alliés. Sa mission est de mettre en lumière et de rendre publics les enjeux criants rencontrés par les enfants de la DPJ et les jeunes issus des Centres jeunesse du Québec.
Mots des membres du comité consultatif
Jessica Côté-Guimond
Intervenante accompagnatrice, membre du comité consultatif, ainsi que directrice générale et co-fondatrice du Collectif Ex-Placé DPJ
« Si j’ai choisi de m’impliquer dans ce projet, c’est parce que je crois que l’art permet d’aborder des sujets sous une autre perspective. Il est essentiel de sensibiliser les gens aux réalités vécues par les jeunes placés. Il s’agit d’une institution publique et c’est une responsabilité collective de s’assurer qu’on réponde aux besoins des jeunes dans le respect de leurs droits. Je suis animée par un désir d’améliorer les services offerts aux jeunes, de m’assurer qu’ils sont hébergés dans des conditions de vie dignes. Je crois qu’en se mobilisant collectivement, nous pouvons améliorer les choses afin de leur offrir un avenir meilleur. »
Kevin Backwood – Membre du comité consultatif
« J’aime que le spectacle nous fasse rentrer à l’intérieur des murs de la DPJ et nous fasse vivre des émotions. Que les comédiens portent nos voix pour faire entendre certaines vérités sur le système qui doivent être dites et entendues. Je souhaite que les gens arrêtent d’avoir des préjugés sur les enfants de la DPJ. Je travaille et je m’implique auprès d’un organisme communautaire qui s’appelle Dîners St-Louis. Il est important pour moi de sentir que je fais une différence. »
Geneviève Caron – Membre du comité consultatif
« Je me présente, mon nom est Geneviève, j’ai 30 ans, j’aime l’écriture et j’ai des chats que j’adore ! Aujourd’hui, mon entourage est extrêmement important pour moi dont mon amoureux, ma meilleure amie et mon meilleur ami que je considère comme mon frère. Ils sont mes piliers et je les remercie. La motivation que j’ai envers ce projet est vraiment immense. Il est incroyable de montrer au public ce que les jeunes peuvent vivre quand ils sont placés par la DPJ. De montrer que chaque personne a un parcours différent. Je pense profondément que tout le monde mérite d’être aimé. »
Emma-Johnson Chassé Bouchard – Membre du comité consultatif
« Lorsque j’ai entendu parler d’une pièce de théâtre qui allait parler de la DPJ, j’ai tout de suite été intéressée. C’était à mes yeux quelque chose de nouveau dont j’entendais parler pour la première fois. J’ai tout de suite voulu embarquer. Ayant une fibre artistique depuis toujours, j’ai adoré le processus. J’aime, entre autres, faire des illustrations et je touche à l’art du slam depuis quelques années. »
Jayden Dufort (Jayy Zoo) – Membre du comité consultatif
« Moi, c’est Jayden.
Je me suis impliqué dans le projet puisque le changement me tient à cœur, surtout lorsque qu’il est question de DPJ. J’ai passé 2 ans et demi dans le système. Je souhaite qu’aucun enfant ne se sente comme j’ai pu me sentir. Présentement, je fais un DEP en cuisine, ce qui me passionne énormément. »
Esteban Miron – Membre du comité consultatif
« Je me suis impliqué pour pouvoir sensibiliser les gens qui ont des jugements non fondés. Je veux montrer que nous sommes tous différents. Personnellement, j’ai demandé à être placé. Je souhaitais que le public sache que les placements volontaires existent aussi. Aujourd’hui, je suis aux études, je prends du temps pour moi et je prends soin des gens que j’aime. Il est important pour moi de redonner au suivant. »
Yami Morin – Membre du comité consultatif
« Salut ! Je suis un jeune qui est passé par la DPJ à partir de mes 9 ans et des poussières. Les centres jeunesses sont arrivés à mes 14 ans. Je me suis impliqué pour mieux faire comprendre la réalité d’un jeune de la DPJ. Je trouvais cool l’idée que ce soit présenté de façon imagée. J’ai été touché que les créatrices viennent nous voir pour savoir réellement ce qui se passe dans le système et faire connaître notre réalité. Aujourd’hui, je m’implique comme pair-aidant et dans plusieurs comités tel que la Coalition Jeunes+ et le Collectif Ex-placé. Grâce à mon vécu, je désire faire avancer les choses et redonner aux gens et à la société. »
Janis Tailly-Dion – Membre du comité consultatif
« Ce projet m’a interpellé pour plusieurs raisons. Je sentais que mon expérience de vécu, mêlé à mon côté artistique, pouvait apporter au processus de création. Il était également touchant de voir qu’une pièce mettant en lumière les jeunes de la DPJ était présentée au grand public. Pourtant, une ambivalence m’habitait. D’un côté, m’engager dans un projet aussi porteur que Monstres éveillait en moi l’espoir d’un changement – dans le système, face aux stigmas. De l’autre, je portais le poids d’une honte silencieuse : celle d’avouer que j’avais moi-même été placée. Au fil des rencontres et de ce voyage théâtral, j’ai appris à accepter mon passé. Cette aventure a été bien plus qu’une découverte du théâtre : elle m’a ouvert à des âmes lumineuses, des comédiens extraordinaires, tout en m’invitant à affronter mes propres démons. Elle m’a ouvert à une nouvelle perspective et à une version de moi-même plus libre. »
Annie Thériault – Membre du comité consultatif
« Lorsque l’on m’a proposée de participer à un projet théâtral en lien avec la DPJ, j’ai immédiatement été interpellée. En tant qu’ancienne jeune placée dans le système pendant seize ans, j’ai toujours fait entendre ma voix pour montrer que les jeunes du système ne sont pas condamnés à l’échec. Au contraire, beaucoup d’entre eux ont la capacité de se relever et de réussir. Il est essentiel de dépasser l’étiquette » d’enfant de la DPJ «. Devenue maman pendant la création de cette œuvre, j’ai pris davantage conscience que le désir fondamental de tout enfant est d’être aimé. Ils sont remplis de tellement de naïveté et ils ont tellement à nous apprendre. Souvent, les problèmes ne viennent pas d’eux. Je suis convaincue que rien n’arrive pour rien et que chaque événement nous enseigne quelque chose durant notre passage sur terre. »
Équipes
Assistance à la mise en scène
MARILOU HUBERDEAU
Régie
MARILOU HUBERDEAU
en alternance avec
Delphine Rochefort-Boulanger
Scénographie et accessoires
FRANCIS FARLEY-LEMIEUX
Lumières
MARTIN SIROIS
Conception sonore
MATHIEU BEAUDET (Pixel Audio)
Costumes
Camille Walsh
Direction technique
SYLVAIN RATELLE
Direction de production
MARIE-ANDRÉE LEMIEUX et SYLVAIN RATELLE
Conseil dramaturgique
HILAIRE SAINT-LAURENT
Dans les médias
On se dit qu’en utilisant l’art, on peut aller atteindre un autre public. Sensibiliser la population à ce que l’on vit, c’est vraiment l’objectif. Parce que c’est une responsabilité qui est collective de prendre soin de nos enfants au Québec. […] On veut que les gens comprennent ce qu’on a vécu.
– Jessica Côté-Guimond, fondatrice du comité consultatif Collectif Ex-Placé DPJ, accompagnée de Marie-Andrée Lemieux et Marie-Ève Bélanger, en entrevue à Lagacé le matin (98,5 FM)
Grand, grand coup de coeur pour cette pièce [...] Une création vraiment brillante [...] On est touché, on est emporté par beaucoup de moments justes [...] Voilà une belle manifestation de l'utilité de l'art !
– Critique et entrevue de Rose St-Pierre, Le 15-18 (ICI Première)
Une mention spéciale à Tracy Marcelin et Yann Aspirot, qui se distinguent tout au long de la pièce par la candeur de leur jeu.
– Critique de Maïté Paradis, Le Culte
Celle qui m’a le plus touchée est Laura Côté-Bilodeau. Tout au long de la pièce, elle reste engagée dans son rôle, livrant une performance d’une crédibilité et d’une sensibilité exceptionnelles.
– Critique de Catherine Fournier, Boucle Magazine
On veut autant exposer le côté plus sombre de la chose, pour qu’on puisse avoir une prise de conscience, comme être humain. Mais on veut aussi montrer la lumière, parce qu’il y en a énormément.
– Marie-Ève Bélanger et Marie-Andrée Lemieux en entrevue avec Émilie Perreault, Il restera toujours la culture (ICI Première)
On savait qu’on ne peut pas parler d’un sujet comme ça sans l’avoir vécu de l’intérieur. […] On a créé un comité consultatif, pour s’assurer d’avoir une diversité de parcours. Puis, les filles [Marie-Ève Bélanger et Marie-Andrée Lemieux] ont créé un personnage fictif, qui amalgame des bribes de toutes nos histoires.
– Marie-Ève Bélanger, Marie-Andrée Lemieux ainsi que Jessica Coté-Guimond (fondatrice du Comité consultatif Ex-Placé DPJ), en entrevue de Sylvia Galipeau, La Presse
J’ai rencontré des gens qui m’ont bouleversé. […] Je trouve qu’on gagnerait à mieux connaître justement ce par quoi passent ces jeunes-là parce qu’ils ont un bagage expérientiel des plus impressionnants. […] Ils ont tellement à apprendre à la société !
– Marie-Andrée Lemieux et Marie-Ève Bélanger, en entrevue pour Il restera toujours les sirènes (CISM)
Portée par 7 interprètes, c’est une œuvre qui va donner une voix à une réalité qu’on a souvent vue passer sous silence : celle des jeunes adultes qui ont grandi sous la protection de la DPJ. […] Une pièce engagée, immersive et d’une poésie poignante.
– Chronique de Sabrina Cournoyer, TVA, Salut Bonjour
On voulait que ce soit inspiré de quelque chose de véridique, mais on ne voulait pas s’approprier leurs histoires.
– Marie-Ève Bélanger, en entrevue chez Info Dimanche
C’est avec beaucoup de naïveté que nous avons commencé la recherche qui a mené au spectacle de théâtre Monstres. À l’époque, nous ne connaissions pratiquement rien à propos de la DPJ. Puis, nous avons rencontré un groupe d’ancien·ne·s placé·e·s pour leur faire part de nos idées. Nous étions loin de savoir à quel point nous allions vivre un tel coup de foudre avec ces êtres humains nuancés, éloquents et extrêmement lucides. Ils ont été notre phare et notre inspiration tout au long de la création.
– Marie-Andrée Lemieux et Marie-Ève Bélanger, en entrevue chez Nouveau projet
Espace Prof
Que ce soit pour la sortie d’un groupe d’élèves ou la sortie d’un niveau complet, le Théâtre peut recevoir jusqu’à 800 spectateurs par représentation, sauf dans de rares exceptions.