Vos œuvres, textes ou citations préférées de Jules Verne :

Suggestions de récits d’aventures fantastiques (d’autres auteur·rice·s et/ou d’autres disciplines) :

Autres inspirations dans la création de ce spectacle (artistiques ou autre) :

Philippe :

Les bandes dessinées de l’auteur Fred, en particulier la série Philémon.
J’aime sa manière de trouver la magie en prenant des éléments au pied de la lettre. Dans son univers, les lettres qui forment les mots « Océan Atlantique » sur une mappemonde sont en fait des îles sur lesquelles voyagent ses personnages. Dans Jules & Joséphine, la croix du Mont-Royal est en fait un « t » minuscule qui indique une entrée, le trou du Rocher Percé est une porte et la Madeleine des Îles-de-la-Madeleine existe vraiment.

Toujours dans Jules & Joséphine, la scène du gardien de phare est en partie inspirée des personnages épisodiques du Petit Prince de Saint-Exupéry.
Et sur la Lune, les héros font la rencontre de Vlad et Astra, deux clowns sur le déclin qui vivent dans un cratère, le Cirque Hipparque. C’est un mélange de trois duos de clowns marquant : Vladimir et Estragon, personnages de la pièce En attendant Godot de Samuel Beckett, Sol et Gobelet, et Laurel et Hardy.

Faits historiques ou scientifiques intéressants qui ont nourri votre travail :

Philippe :

Le Montreal and Lachine Railroad, le premier train au Canada. Un trajet de 12 km que fait Joséphine au début de la pièce, quelques mois après son inauguration en novembre 1847.
Le Théâtre Royal, premier théâtre de Montréal, rue Saint-Paul, a été démoli en 1844, quatre ans avant notre récit. Ce sont ses rideaux rouges que Jacquot récupère pour créer le ballon qui emmènera nos héros dans les airs. À l’emplacement du Théâtre Royal se trouve aujourd’hui le Marché Bonsecours.
Un épisode se passe au Parlement et met en scène Jean-Baptiste Meilleur, surintendant de l’Instruction publique. Comme la pratique du Théâtre Advienne que pourra est collée sur le monde scolaire et que le personnage de Joséphine est assoiffée de connaissances, l’occasion était trop belle d’adresser le monde de l’éducation par l’angle politique et de faire en sorte que Joséphine change l’histoire. Mais en créant la pièce cette année, on ne pensait jamais que la résonance serait si forte.

Quelles sont les principales questions qui émanent de Jules & Joséphine et pourquoi est-il important de présenter ce spectacle aux jeunes ?

Philippe : Joséphine résume elle-même le propos de la pièce : « Si une poignée de main ne vaut pas la traversée d’un océan, alors à quoi bon quoi que ce soit ? » En d’autres mots, ce sont souvent les projets et les chemins qui semblent les plus déraisonnables qui nous conduisent réellement jusqu’à nous-mêmes. Il y a autour de nous un monde infini, et en nous une infinité de mondes. En prenant la curiosité comme moteur, la vie peut être un voyage de chaque instant, imprévisible et passionnant. Les jeunes sont au tout début de ce grand récit et ce sont eux seuls qui tiennent la plume pour l’écrire. J’aimerais qu’ils sortent de la salle en se posant les questions : « Qu’est-ce que j’ai envie de faire de ce voyage-là ? Quelle serait ma destination ? Comment ai-je envie de m’y rendre, et surtout pourquoi ? »

Frédéric : Comment un auteur comme Jules Verne peut-il nous inspirer à créer nos propres histoires ? Comment traverser la fin de l’adolescence pour devenir l’adulte que l’on souhaite être ? Le spectacle soulève les questions de l’épanouissement personnel et de l’affirmation de soi chez les jeunes. On cherche à éveiller leur imaginaire, le pouvoir d’évocation qui se cache en chacun d’eux.

Collaborateur·rice·s inspirant·e·s et essentiel·le·s pour ce projet :

Philippe : Je dirais surtout Frédéric Bélanger ! Je souhaitais que le spectacle soit développé à quatre mains, à l’image des livres de Jules Verne, qui formait un duo indissociable avec son éditeur Pierre-Jules Hetzel. C’est Hetzel qui a découvert Verne, l’a publié, a eu l’idée d’intégrer les fameuses gravures aux récits et a conçu les couvertures enluminées iconiques de ses livres. Il était même surnommé le « metteur en scène » des livres de Jules Verne ! Avant l’arrivée de tou·te·s les collaborateur·rice·s du spectacle, Frédéric a été pour moi un interlocuteur essentiel. Une dynamique de travail qui fait joyeusement écho à celle de Jules et Pierre-Jules.

À propos de l'auteur·e

Sophie Gemme est détentrice d’un certificat en création littéraire (2008) et d’un baccalauréat en études théâtrales (2011), tous deux réalisés à l’Université du Québec à Montréal, en plus d’être diplômée du programme d’écriture humoristique de l’École nationale de l’humour (2017). Elle travaille comme autrice, rédactrice, conseillère dramaturgique, formatrice, médiatrice et travailleuse culturelle. Elle effectue des mandats variés pour différentes compagnies de théâtre partout au Québec (Prospero, TDP, Théâtre À tour de rôle, CTD’A, PÀP, Orange Noyée, Petit Théâtre du Vieux Noranda, FTA, etc.) et crée des textes mettant de l’avant un humour sensible et des dialogues méticuleux. En 2014, le public la découvre avec sa pièce Quintette pour cordes sensibles, jouée au Centre Segal des arts de la scène. En 2021-2022, elle cosigne le texte et l’assistance à la mise en scène de BLUFF, spectacle en téléprésence de Mireille Camier, joué dans trois salles en simultané. À l’été 2023, elle présente sa dernière pièce Les Ratés – Rhapsodie gaspésienne, une création théâtrale, musicale et humoristique, au Théâtre À tour de rôle, à Carleton-sur-Mer.