
Avec
Anna Beaupré Moulounda,
Lamia Benhacine,
Zoé Boudou,
Renaud Lacelle-Bourdon,
Christophe Payeur
et Gabriel Szabo
► RENCONTRE AVEC LES ARTISTES :
Le samedi 4 octobre après la représentation de 16h.
Résumé
Dans une ville sans histoire, un rhinocéros surgit sur la terrasse d’un café, où sont attablés Bérenger, Daisy, Jean et d’autres membres de leur communauté. Le bruit court rapidement qu’une épidémie inédite se propage : une rhinocérite transformerait la population en bêtes cornues. À travers l’étonnement, le déni et la désillusion, existe-t-il un pouvoir citoyen capable de résister à cette métamorphose ? La fable craque de partout et nous place face aux systèmes autocratiques qui s’enracinent sournoisement au détour, pour un jour frapper tout bonnement à la porte. Le tissu social se décompose et peu à peu la collectivité s’isole. Bérenger, Daisy, Jean et les autres jaugent alors leur poids face à l’adversité, pendant que s’effiloche leur sentiment de sécurité, ou ce qu’il en reste. Quand toutes nos certitudes s’effondrent, comment reconnaître nos véritables allié·e·s ?
Publié il y a 65 ans, ce classique d’Eugène Ionesco, chantre du théâtre de l’absurde, n’a pas pris une ride – et d’aucuns le regretteront. Près de 30 ans après sa création en nos murs, la pièce renaît sous le regard ciselé de Marie-Ève Milot (Mama, Docteure, Clandestines), pour qui l’accoutumance envers le totalitarisme est le plus grand danger qui nous guette. Non sans tourner en dérision nos angles morts et nos contradictions,
Rhinocéros s’avance tambour battant vers la plus essentielle des contagions théâtrales, d’autant plus que les sirènes retentissent. À moins qu’elles ne chantent ?
Biographies
Mot de la metteuse en scène
On assiste en ce moment même à de grands piétinements.
Partout dans le monde.
L’histoire de Rhinocéros, en plus d’être captivante, est d’une terrible actualité.
Une population entière se métamorphose à une vitesse effroyable. Je veux faire résonner cette fable. Passant du déni au constat d’une réelle propagation, Rhinocéros révèle nos fragilités face aux systèmes totalitaires qui s’installent sournoisement dans nos vies.
Je n’ai pas réécrit la pièce, je l’ai pressée, condensée. Et j’ai fait de la place aux personnages féminins, afin qu’elles aient plus d’agentivité.
En passant d’un espace public à un espace intime ; de l’appartement d’un personnage nanti à celui très modeste de Bérenger, on mesure l’impact que nos différentes réalités sociales ont sur ce qui orientent nos « décisions » dans un tel contexte. En sont-elles vraiment ?
La pièce nous met face aux dangers de l’accoutumance. À force d’intérioriser la violence que génère ces systèmes et la peur qu’ils provoquent, les individus viennent à croire qu’un soulèvement n’est tout simplement plus possible, voire dangereux, et qu’il vaut mieux s’accoutumer, puis rejoindre la masse.
Alors, maintenant.
Comment se réhumaniser ?
Merci à Claude Poissant d’avoir déposé ce texte entre mes mains et toute sa confiance dans mon cœur de metteuse en scène (qui monte pour la première fois un classique). Je porterai pour toujours ton regard bienveillant et frondeur.
Notre Rhinocéros est un théâtre qui se dresse, à sa petite hauteur d’artiste, devant l’absurdité et la brutalité du monde.
Merci à toute l’équipe merveilleuse de Denise-Pelletier et à l’équipe de création d’avoir scuplté avec moi cet objet étrange.
– Marie-Ève Milot
Équipes
Assistance à la mise en scène et régie
Josianne Dulong-Savignac
Scénographie
Patrice Charbonneau-Brunelle
Assistance à la scénographie et réalisation des accessoires
Maude Janvier
Costumes
Cynthia St-Gelais
Assistance aux costumes
Juliette Dubé-Tyler et Sarah Chabrier
Réalisation des accessoires
Fernando Maya Meneses
Lumières
Étienne Boucher
Musique
Antoine Berthiaume
Vidéo
Zachary Noël-Ferland
Maquillages et coiffures
Justine Denoncourt-Bélanger
Soutien dramaturgique
Marie-Claude St-Laurent
Mouvements
Anne Thériault
Coach Screaming
Sébastien Croteau
Stagiaires
Nori Vaillancourt
et Charlotte Marechal
Dans les médias
Une pièce percutante sur le thème de la résistance. [...] Renaud Lacelle-Bourdon est excellent [...] Marie-Ève Milot parvient à trouver l’équilibre entre l’humour qui découle de cette fable symboliste et le drame qui fait clairement référence aux régimes fascistes.
– Critique de Jean Siag, La Presse
C'est un texte qui est encore immensément pertinent aujourd'hui ! [...] C'est simple, c'est efficace, et puis il y a de l'humour dans cette noirceur-là.
– Critique de Claudia Hébert, Tout un matin (ICI Première)
Dans sa relecture (condensée mais respectueuse) du texte original, Marie-Ève Milot a conservé les diverses réactions possibles face à l’introduction de phénomènes incongrus […] et accordé une place plus proportionnelle aux femmes, allant jusqu’à changer le genre de certains personnages.
– Critique de Sophie Pouliot, Le Devoir
Chaque réplique est bien scandée, l’interaction des personnages et l’intonation sont calibrées avec précision : chaque mot percute [...] Patrice Charbonneau-Brunelle, assisté de Maude Janvier, ont créé une scénographie extrêmement puissante.
– Critique de Michel Jolicoeur, BP Arts Média
Rhinocéros est une oeuvre incontournable, une réflexion importante cachée sous une épaisse couche d’humour absurde. Et la mise en scène de Marie-Ève Milot – et l’interprétation des acteurs, bien sûr – est certainement à la hauteur des attentes. À voir.
– Critique d'Hugo Prévost, Pieuvre
Seules les pièces de théâtre les plus réussies parviennent à occuper l’esprit des spectateurs pendant plusieurs heures et à ouvrir la porte à des conversations aux arguments sans fin. [...] Marie-Ève Milot a réussi à redynamiser avec talent la pièce d’Eugène Ionesco, lui faisant hommage et rappelant au public la réalité toujours aussi tangible de la menace de la propagande et du fascisme.
– Critique de Louane Biquin, Le Délit
Marie-Ève Milot sensibilise et apporte les mots justes, pointant du doigt l’inaction, l’accoutumance à un état insensible et naïf.
– Critique de Camille Dehaene, ATUVU
Je ne m’attendais pas à être aussi éblouie par la scénographie d’un classique comme Rhinocéros.
– Critique de Josiane Stratis, Full sentimentale
Que ce soit par peur, par indifférence ou par confort, on banalise les systèmes autoritaires qui s’installent. Cette pièce est un outil redoutable pour comprendre comment on s’accoutume à ces idéologies qui s’infiltrent dans nos vies sans trop qu’on s’en rende compte, et qui vont finir par tout piétiner.
– Marie-Ève Milot, metteuse en scène, accompagnée des comédiens Renaud Lacelle-Bourdon et Christophe Payeur, en entrevue avec Stéphanie Morin, La Presse
Dans ma relecture, j’ai choisi de vraiment condenser la fable. […] De cette manière, on peut y projeter toutes les figures terrifiantes de notre époque, sans nécessairement surligner une figure en particulier. Donc oui, ça résonne fort !
– Marie-Ève Milot, en entrevue avec Emilie Perreault, Il restera toujours la culture (ICI Première) [à 6 min]
Je veux faire résonner cette fable : une population entière se métamorphose à une vitesse effroyable, se voit piétinée, et refuse d’y voir un danger. On assiste à de grands piétinements, en ce moment même. C’est ma manière, à petite hauteur d’artiste, de le crier, de le dénoncer
– Marie-Ève Milot, metteuse en scène de la pièce, en entrevue avec Charles Gagné, Fugues
Espace Prof
Que ce soit pour la sortie d’un groupe d’élèves ou la sortie d’un niveau complet, le Théâtre peut recevoir jusqu’à 800 spectateurs par représentation, sauf dans de rares exceptions.